Les 4 principales méthodes d’évaluation d’entreprises pour 2025 (avec exemples)

Les quatre principales méthodes de calcul de la valeur d’une entreprise pour les petites et moyennes entreprises sont la méthode multiple, la méthode de la valeur intrinsèque, la méthode de la valeur de rendement et la méthode DCF. Vous apprendrez ici ce que vous devez savoir sur chaque méthode. Explication simple et exemples à l’appui.

La méthode multiple

Vers l’aperçu de nos dernières Données de marché sur les multiples d’évaluation.

Évaluation = ratio de base multiplié par le multiple d’évaluation

La méthode des multiples (également appelée « méthode des multiplicateurs ») est une méthode fréquemment utilisée dans le domaine des fusions et acquisitions. Cette méthode permet de vérifier rapidement si une idée de prix d’achat est réaliste et appropriée lors de la vente d’une entreprise, tant du côté de l’acheteur que du vendeur.

Pour ce faire, on se base sur les prix actuellement obtenus par des entreprises comparables déjà vendues. On examine à quel multiple (« multiple », « multiplicateur ») ces entreprises ont été vendues et on applique ce facteur à l’entreprise à évaluer. Les multiples peuvent par exemple être des multiples du bénéfice d’exploitation (« multiple EBIT »), du bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements (multiple EBITDA) ou du chiffre d’affaires (« multiple CA »).

Cette méthode convient en premier lieu aux entreprises qui existent déjà depuis longtemps. Dans ce cas, une évolution des bénéfices sur plusieurs années peut être utilisée comme base d’évaluation. Plus les valeurs empiriques sont bonnes, plus le résultat sera significatif. Dans tous les cas, il est recommandé de recourir à la méthode multiple en plus pour vérifier la plausibilité d’une valeur d’entreprise obtenue par une autre méthode.

La valeur indicative de l’entreprise calculée à l’aide du multiple correspond à l' »enterprise value ». Il s’agit de la valeur des capitaux propres plus les dettes financières. Cela signifie que pour obtenir la valeur des fonds propres, il faut déduire les dettes financières de la valeur d’entreprise calculée.

Évaluation avec la méthode EBIT Multiple

Lors d’une évaluation de l’entreprise avec la méthode du multiple EBIT, le revenu net moyen avant intérêts et impôts (« EBIT », earnings before profit and taxes) des dernières années est multiplié par le multiple EBIT. On considère ici le bénéfice avant impôts et intérêts, afin que les multiples restent comparables même pour des entreprises ayant des taux d’imposition et des structures de capital étranger différents. Pour les petites entreprises jusqu’à 20 millions de chiffre d’affaires, la fourchette observée pour les multiples se situe principalement entre 4 et 10. Un multiple de 6 ou plus signifie que l’entreprise est très attractive. La position de l’entreprise dans la fourchette dépend non seulement des chiffres, mais aussi de nombreux « facteurs non techniques ».

NIMBO utilise les multiples EBITC pour évaluer les entreprises

Pour ce faire, on se base sur l’EBIT auquel on ajoute la rémunération totale du gérant (salaire brut, cotisations patronales aux assurances sociales, frais de voiture).

Dans les petites entreprises, le directeur peut déterminer lui-même son salaire dans une certaine mesure. L' »EBITC » permet une comparaison avec la capacité bénéficiaire d’autres entreprises sans distorsions dues à des salaires supérieurs ou inférieurs à ceux du marché, à des particularités dans les structures du capital et à des taux d’imposition différents. Dans la variante EBIT, le salaire du directeur est également adapté, mais NIMBO préfère la variante EBITC car, d’un point de vue empirique, elle explique mieux les offres d’achat observées que la variante EBIT.

Évaluation avec la méthode multiple EBITDA

L’EBITDA (earnings before interest, taxes, depreciation and amortization) ne tient pas compte des dépréciations et des amortissements, contrairement à l’EBIT. Pour un même EBIT, l’EBITDA d’une entreprise à forte intensité d’investissement peut être nettement plus élevé que celui d’une entreprise à forte intensité de main-d’œuvre.

Pour les entreprises à forte intensité d’investissement et à valeur intrinsèque élevée, il est judicieux, du point de vue de l’acheteur, de travailler avec des multiples EBITDA, car le montant des amortissements laisse une certaine marge de manœuvre, ce qui peut fausser le résultat. Il faut toujours prendre en compte la phase du cycle d’investissement dans laquelle se trouve l’entreprise. Des investissements sont-ils prévus ?

Évaluation avec les multiples de ventes

Du point de vue des investisseurs, c’est surtout le bénéfice potentiel d’une entreprise qui est intéressant. Toutefois, si le bénéfice actuel n’est pas significatif, s’il est très faible ou même négatif, il convient d’examiner un autre indicateur, comme le chiffre d’affaires. Cela peut avoir du sens, par exemple, si l’acheteur pense pouvoir améliorer la rentabilité de son chiffre d’affaires grâce à ses propres structures de coûts existantes, plus efficaces. Avec cette méthode, l’acheteur potentiel prend un plus grand risque et doit croire que l’entreprise fera des bénéfices à l’avenir.

Une évaluation des multiples de chiffre d’affaires peut également être utilisée en complément ou pour vérifier la plausibilité d’autres évaluations.

Les multiples de chiffre d’affaires sont nettement plus petits que les multiples d’EBIT. La fourchette observée se situe le plus souvent entre 0,2 et 2, en fonction du secteur, de la rentabilité, des perspectives de croissance et de quelques autres facteurs. Pour les entreprises à faible croissance et peu ou pas rentables, des multiples de chiffre d’affaires compris entre 0,2 et 0,6 sont réalistes. Selon le niveau du chiffre d’affaires, une variation du multiple du chiffre d’affaires d’un facteur de 0,1 peut déjà avoir des répercussions importantes sur la valeur de l’entreprise.

Si l’on procède à une évaluation à l’aide de multiples EBIT et de multiples de chiffre d’affaires et que l’on obtient une valeur plus élevée lors de l’évaluation avec les multiples de chiffre d’affaires que lors de l’évaluation avec les multiples EBIT, cela indique que la rentabilité du chiffre d’affaires est inférieure à celle des entreprises comparables.

Exemple de la méthode des multiplicateurs

Hypothèses de l’exemple :

EBIT : 1 000 000 €

Multiple typique du secteur : 4-7

Multiple supposé (car l’entreprise est meilleure que la moyenne) : 6

Prêts bancaires : 1 000 000 €

Stocks plus élevés que d’habitude : 500 000 €

Calcul de la valeur de l’entreprise :

Étape 1 : Calcul de la valeur d’entreprise (VE)

Valeur d’entreprise = EBIT × Multiple

VE = 1 000 000 € × 6 = 6 000 000 €

Étape 2 : Calcul de la valeur des capitaux propres

Valeur des capitaux propres = Valeur d’entreprise – Dettes nettes

Dettes nettes = Prêts bancaires – Excédent de stocks

Dettes nettes = 1 000 000 € – 500 000 € = 500 000 €

Valeur des capitaux propres = 6 000 000 € – 500 000 € = 5 500 000 €

La valeur de l’entreprise (valeur d’entreprise) s’élève à : 6 000 000 €

La valeur des capitaux propres (valeur des capitaux propres) s’élève à : 5 500 000 €

Avantages et inconvénients de la méthode des multiplicateurs :

  • Convient aux entreprises dont les bénéfices sont stables
  • Simplicité et clarté
  • L’évaluation est axée sur le marché
  • Manque de données pour les entreprises comparables
  • Aucune prise en compte des évolutions futures

La méthode de la valeur substantielle

Évaluation = valeur intrinsèque de l’entreprise

Il s’agit de la méthode la plus simple pour déterminer la valeur intrinsèque.

On additionne les valeurs des actifs immobilisés et circulants aux prix du marché figurant au bilan, on les corrige pour tenir compte des plus-values latentes et on déduit les impôts, les dettes et les engagements.

La valeur de rendement substance affiche une valeur d’entreprise plutôt faible.

Si la valeur intrinsèque n’est pas rémunérée en fonction du risque ou si l’entreprise est déficitaire, la valeur financière de l’entreprise est en principe égale à la valeur de liquidation, à l’exclusion de tout effet d’association augmentant la valeur avec un acheteur potentiel.

Dans le contexte de la vente d’une entreprise, la valeur substantielle a surtout une valeur informative et se situe généralement en dessous de la fourchette d’évaluation des méthodes multiples, car elle ne reflète pas le goodwill et le potentiel de rendement supérieur au taux d’intérêt minimal.

Avantages et inconvénients de cette méthode

  • Application simple et bonne traçabilité du résultat
  • On évalue ce qui existe objectivement, indépendamment des intérêts du vendeur ou de l’acheteur potentiel.  
  • Les entreprises dont l’actif est principalement matériel, comme l’immobilier, les machines ou les grandes installations, bénéficient de cette méthode d’évaluation. Il s’agit par exemple des entreprises de construction, des entreprises industrielles ou des sociétés immobilières.
  • Appropriée pour les entreprises destinées à être liquidées
  • Ne convient pas aux entreprises des secteurs où l’innovation, la propriété intellectuelle ou la clientèle représentent une valeur élevée (par exemple, l’industrie informatique ou pharmaceutique, mais aussi les entreprises de services), car les valeurs immatérielles sont difficiles à saisir.
  • Ne convient pas aux start-ups ou aux entreprises ayant un fort potentiel de croissance future (par exemple, sur de nouveaux marchés ou dans de nouveaux secteurs), car leur future capacité bénéficiaire n’est pas prise en compte.
  • Aucune prise en compte des facteurs de valeur tels que l’expérience des collaborateurs, les relations avec les clients et les fournisseurs, etc.
  • La croissance future, les avantages concurrentiels ou la position sur le marché ne sont pas pris en compte.

L’application de la méthode de la valeur de substance en complément, par exemple en combinaison avec une méthode plus optimiste, comme par exemple la méthode de la valeur de rendement, (voir la section sur les méthodes de la valeur moyenne), peut tout à fait être judicieuse.

Il chiffre la valeur actuelle des actifs existants de l’entreprise et indique le montant réel des fonds propres. Ceci est important pour un financement.

Exemple de la méthode de la valeur de substance

Hypothèses de l’exemple :

Valeur des immobilisations corporelles et des actifs circulants (aux prix du marché) : 1 000 000 €

Dettes/créances : 500 000 €

Provisions : 100 000 €

Dissolution des provisions économiquement inutiles : 100 000 €

Calcul de la valeur de substance :

Étape 1 : Adaptation des provisions

Les provisions économiquement inutiles sont dissoutes :

Provisions effectives = Provisions – provisions inutiles

Provisions effectives = 100 000 € – 100 000 € = 0 €

Étape 2 : Valeur de substance = Actifs – Dettes – Provisions effectives

Valeur de substance = 1 000 000 € – 500 000 € – 0 €

Valeur de substance = 500 000 €

La valeur de substance de l’entreprise s’élève à : 500 000 €

Importance de la méthode de la valeur substantielle

La méthode de la valeur substantielle ne joue plus qu’un rôle secondaire aujourd’hui. Les avantages sont clairement la simplicité d’utilisation et la bonne traçabilité du résultat. Le point négatif est la faible valeur informative pour de nombreuses entreprises, car les valeurs immatérielles et le développement futur ne sont pas pris en compte.

Méthode simplifiée de la valeur de rendement

Evaluation = revenu divisé par le taux de capitalisation

Dans l’évaluation d’entreprise selon la méthode de la valeur de rendement, l’entreprise est considérée comme un investissement qui génère des revenus constants. Ces revenus constants sont évalués selon la formule des mathématiques financières d’un flux de revenus annuels perpétuels. Les bénéfices moyens durables attendus après impôts au cours des trois à cinq prochaines années sont divisés par un taux d’intérêt adapté au risque (« taux de capitalisation »). La valeur ainsi calculée donne la valeur des fonds propres (dite « Equity Value »).

Comme la méthode de la valeur de rendement se base sur des prévisions, les valeurs sur lesquelles elle se fonde doivent être aussi réalistes que possible. De même, il convient de vérifier la sensibilité du résultat à des hypothèses modifiées (p. ex. rendement et taux d’intérêt inférieurs/supérieurs). La question se pose toujours de savoir dans quelle mesure la capacité bénéficiaire existante de l’entreprise évaluée peut être transférée à l’acheteur en cas de vente.

Les machines ou les stocks de marchandises nécessaires à l’exploitation normale sont déjà inclus dans ce calcul, car ils constituent une condition préalable à l’obtention du rendement durable sur lequel repose l’évaluation.

Calcul du taux de capitalisation

Taux de capitalisation = taux de base plus prime de risque du marché plus prime de risque spécifique à l’entreprise

Le taux de capitalisation se compose de trois facteurs.

Le taux d’intérêt de base, ou taux d’intérêt sans risque. Il s’agit généralement du taux d’intérêt des obligations d’État à dix ou trente ans. Fin 2021, le taux d’intérêt de base en Allemagne était arrondi à 0,10%.

la prime de risque du marché, qui reflète le risque d’entreprise dans le secteur et le pays concernés.

La prime de risque spécifique à l’entreprise, qui évalue les risques commerciaux particuliers de l’entreprise.

Par exemple, pour l’évaluation d’une entreprise artisanale, un taux d’intérêt d’environ 20 % est généralement réaliste en raison de la dépendance souvent plus grande vis-à-vis du propriétaire. Cela a été prouvé empiriquement par des prix d’achat réels.

Facteurs de détermination de la prime de risque

Fongibilité: l’entreprise peut être monnayée rapidement, en toute sécurité et sans frais élevés. Ce n’est généralement pas le cas pour les entreprises non cotées en bourse.

Rôle du propriétaire de l’entreprise : l’entreprise est très dépendante du propriétaire de l’entreprise. Toutes les décisions et tous les contacts sont concentrés sur lui.

Stratégie de l’entreprise : il n’existe pas de stratégie compréhensible à court, moyen et long terme.

Concurrence : la pression concurrentielle est forte et, en tant que petite entreprise avec une faible part de marché, il existe un risque accru de pression sur les marges, voire d’éviction du marché.

Structure de la clientèle : une grande partie du chiffre d’affaires est réalisée avec un petit nombre de clients. Il n’y a pratiquement pas d’obstacles au changement pour les clients. Les clients ont vieilli avec le titulaire et ne seront plus présents dans un avenir proche.

Structure des fournisseurs : il peut y avoir des goulots d’étranglement dans les livraisons ou des retards dans la production en raison de la dépendance à l’égard de certains fournisseurs et il n’y a pas de solutions de rechange.

Management : il est insuffisamment qualifié et/ou expérimenté. Il y a un risque qu’il quitte l’entreprise après un changement de propriétaire.

Personnel : le niveau de formation du personnel est plutôt faible. Il est difficile de trouver des professionnels adéquats sur le marché du travail, ce qui a un impact négatif sur la croissance future. Il existe une dépendance à l’égard de certaines personnes clés qui ne sont pas faciles à remplacer.

Chiffre d’affaires non récurrent : Les ventes sont principalement réalisées avec des clients non récurrents.

Exemple de méthode simplifiée de la valeur de rendement

Hypothèses de l’exemple :

Bénéfice durable (Ø des bénéfices corrigés des 3 dernières années) : 1 000 000 €

Taux d’intérêt de base appliqué (taux d’intérêt sans risque) : 2 %

Prime de risque de marché (prime de marché pour le secteur) : 8 %

Prime de risque spécifique à l’entreprise (risque supérieur à la moyenne en raison de la dépendance vis-à-vis du propriétaire et de la taille de l’entreprise) : 10 %

Question du point de vue de l’acheteur :

Combien d’argent l’acheteur devrait-il investir dans un investissement alternatif présentant le même risque pour obtenir un rendement de 1 000 000 € ?

Calcul du taux de capitalisation :

Étape 1 : Taux de capitalisation = Taux d’intérêt de base + Prime de risque de marché + Prime de risque spécifique à l’entreprise

Taux de capitalisation = 2 % + 8 % + 10 %

Taux de capitalisation = 20 %

Calcul de la valeur de l’entreprise (valeur de rendement) :

Valeur de rendement = Bénéfice durable / Taux de capitalisation

Valeur de rendement = 1 000 000 € / 0,20 = 5 000 000 €

Le taux de capitalisation s’élève à : 20 %

La valeur de l’entreprise s’élève à : 5 000 000 €

Avantages et inconvénients de cette méthode

  • Application simple, facile à comprendre et à mettre en œuvre
  • Axée sur l’avenir, elle se concentre sur les revenus et les bénéfices futurs de l’entreprise, ce qui est important pour les investisseurs qui souhaitent évaluer les rendements futurs.
  • Pratique courante dans le secteur des PME, car celles-ci ont des structures d’entreprise moins complexes.
  • Acceptée par les autorités financières : cette méthode est par exemple souvent acceptée en Allemagne par les autorités fiscales lorsqu’il s’agit de l’évaluation à des fins fiscales.
  • Convient parfaitement aux entreprises sur des marchés stables
  • Une simple hypothèse est faite sur le revenu futur, la complexité d’une entreprise et son environnement de marché ne peuvent pas toujours être entièrement reflétés.
  • Les risques de l’entreprise ou les éventuelles fluctuations du marché sont négligés
  • Pour les entreprises dont les revenus fluctuent fortement ou augmentent rapidement, cette méthode est trop rigide et imprécise.
  • Des erreurs d’appréciation dans les prévisions de revenus et le taux d’actualisation peuvent conduire à des résultats erronés.

Importance de la méthode de la valeur de rendement en Allemagne

En Allemagne, la méthode de la valeur de rendement est la plus répandue (IDW S 1). Il s’agit de la méthode d’évaluation prescrite par la loi dans le cadre de l’évaluation des entreprises pour l’impôt sur les successions et les donations. La méthode de la valeur de rendement est appliquée en conséquence par l’administration fiscale et est très bien acceptée dans les litiges judiciaires.

Pour l’évaluation des petites et moyennes entreprises artisanales, le groupe de travail des conseillers d’entreprise déterminant la valeur dans l’artisanat a développé le standard AWH. Il se base également sur la méthode de la valeur de rendement et est adapté en conséquence aux particularités de ces entreprises. Pour l’évaluation selon le standard AWH, vous trouverez de plus amples informations auprès de la ZdH.

Les méthodes d’actualisation des flux de trésorerie (DCF)

Cette méthode trouve son origine dans le calcul classique des investissements. Au niveau international, il s’agit de la méthode d’évaluation la plus connue.

En théorie, la méthode DCF donne la valeur d’entreprise la plus précise. L’écueil réside toutefois dans la nécessité de projeter des revenus ou des flux de trésorerie futurs détaillés et les taux d’intérêt correspondants ajustés au risque (taux d’actualisation) afin de les actualiser à leur valeur actuelle.

L’avantage par rapport à la méthode de la valeur de rendement est la grande flexibilité, car il n’est pas nécessaire de partir d’un seul « rendement durable », mais on peut par exemple prévoir séparément l’évolution de la situation de rendement pour chacune des 5 années à venir. Toutefois, cela augmente également la complexité et le besoin d’explication de l’évaluation.

La méthode DCF est plutôt adaptée à l’évaluation d’entreprises de grande taille. Le point de départ est toujours un business plan pour les 5 à 7 années à venir. Cette méthode a tendance à générer des valeurs d’entreprise plus élevées.

Contrairement à la méthode de la valeur de rendement, qui a pour point de départ les revenus futurs, on considère ici les excédents de versement, appelés cash flows.

On distingue la méthode brute ou entity et la méthode nette ou equity. Dans la pratique, on utilise majoritairement la méthode de l’entité, qui permet de déterminer l’Enterprise Value, c’est-à-dire la valeur de l’entreprise, dettes financières comprises.

Le free cash-flow de l’entreprise, y compris les intérêts sur les capitaux étrangers, est actualisé au coût moyen pondéré du capital des moyens financiers engagés dans l’entreprise. Le calcul de la valeur du capital doit en premier lieu refléter le potentiel opérationnel d’une entreprise.

Dans la mesure du possible, il convient de considérer un cycle d’investissement complet, étant donné que les investissements dans le fonds de roulement et les immobilisations ont une influence importante sur les flux de trésorerie.

La prévision des flux de paiement et le choix des facteurs d’actualisation sont des leviers qui permettent d’orienter les résultats dans la direction souhaitée. Afin de garantir le sérieux des résultats, une analyse de sensibilité, qui montre l’influence des changements d’hypothèses sur la valeur de l’entreprise, est indispensable.

Le choix entre la méthode DCF et la méthode de la valeur de rendement n’a en principe aucune influence sur le résultat de l’évaluation si les prémisses sont identiques. Le choix de l’une des méthodes d’évaluation devrait donc dépendre des destinataires et de l’objectif de l’évaluation.

Exemple de la méthode des flux de trésorerie actualisés (DCF)

Flux de trésorerie disponible (FCF) pour la prévision des 3 prochaines années

Prévision année 1 Prévision année 2 Prévision année 3
Flux de trésorerie disponible (FCF) 300 000 330 000 360 000

Calcul des flux de trésorerie actualisés et de la valeur terminale

Taux d’actualisation (r) = 10 %

Taux de croissance terminale (g) = 2 %

DCF 1 = FCF1 (1 + r)1 = 300 000 1.10 = 272 727

DCF 2 = FCF2 (1 + r)2 = 330 000 (1.10)2 = 330 000 1.21 = 272 727

DCF 3 = FCF3 (1 + r)3 = 360 000 (1.10)3 = 360 000 1.33 = 270 676

Calcul de la valeur terminale (TV)

La valeur terminale est calculée comme suit :

TV = FCF3 × (1 + g) r – g = 360 000 × 1.02 0.10 – 0.02 = 4 590 000

La valeur terminale est ensuite également actualisée :

DCF TV = 4 590 000 (1 + r)3 = 4 590 000 1.33 = 3 451 128

Valeur totale de l’entreprise (valeur d’entreprise, VE)

VE = Somme DCF + DCFTV = 272 727 + 272 727 + 270 676 + 3 451 128 = 4 267 258

Calcul de la valeur des capitaux propres (Equity Value)

La valeur des capitaux propres est calculée en soustrayant l’endettement net de la valeur de l’entreprise :

Valeur des capitaux propres = VE – Dettes + Encaisse

Supposons que l’entreprise ait 500 000 de dettes et 200 000 en caisse :

Valeur des capitaux propres = 4 267 258 – 500 000 + 200 000 = 3 967 258

La valeur des capitaux propres s’élève donc à 3 967 258.

Avantages et inconvénients de cette méthode

  • Si les hypothèses sont réalistes, la méthode DCF offre une évaluation d’entreprise relativement objective et fondée.
  • La prise en compte des flux de revenus futurs est particulièrement judicieuse pour les entreprises à forte croissance.
  • Axée sur les évolutions à long terme (futures)
  • L’hypothèse d’une durée de vie illimitée des entreprises est peu réaliste.
  • L’évaluation est basée sur des hypothèses et non sur des faits et est donc incertaine.
  • Le calcul est compliqué et nécessite de nombreuses hypothèses ; de petites modifications des hypothèses (par exemple, les taux de croissance, les taux d’actualisation) peuvent entraîner des différences significatives dans le résultat.
  • Ne convient pas aux entreprises dont le flux de trésorerie est fluctuant

Différentes méthodes de calcul de la moyenne / méthodes mixtes

En raison de l’estimation des valeurs, la méthode de la valeur de rendement comporte des incertitudes. Les méthodes combinées intègrent en outre la substance de l’entreprise dans leur évaluation.

L’idée derrière les méthodes de la moyenne est de prendre en compte à la fois le passé et les attentes et risques futurs. Cela conduit à une acceptation élevée, également et surtout par les entreprises du secteur des PME. Les entreprises commerciales et artisanales ainsi que les entreprises du secteur de la production y ont recours lors de transactions planifiées, mais elle est également souvent utilisée lors de règlements de successions intrafamiliales.

Le résultat se base sur la moyenne pondérée de la valeur intrinsèque et de la valeur de rendement. Pondéré signifie en règle générale que le double de la valeur de rendement est ajouté à la valeur intrinsèque. Le résultat divisé par trois et augmenté des actifs non nécessaires à l’exploitation donne la valeur de l’entreprise. Des méthodes alternatives sont également utilisées, dans lesquelles les parts de la substance et du rendement dans la valeur totale sont pondérées différemment.

La méthode de la moyenne ou méthode de Berlin

La méthode de la valeur moyenne ou méthode berlinoise consiste à calculer la moyenne arithmétique de la valeur de rendement et de la valeur intrinsèque. Il repose sur l’idée que les entreprises à faible substance et à haut rendement sont typiquement soumises à une forte pression concurrentielle qui, à l’avenir, réduira vraisemblablement ces rendements.

Évaluation = (valeur de rendement + valeur intrinsèque) / 2

La procédure de Vienne

Dans la méthode de Vienne, on calcule également la moyenne arithmétique de la valeur de rendement et de la valeur substantielle (valeur patrimoniale). Toutefois, le calcul de ces deux valeurs diffère, par exemple, de la méthode de Berlin.

La forfaitisation des facteurs les plus difficiles à déterminer fait de la procédure de Vienne une procédure simplifiée. Le taux de capitalisation est fixé à neuf pour cent. La prévision incertaine des revenus futurs est contournée en prenant la moyenne des trois derniers exercices. La procédure de Vienne est souvent utilisée comme procédure alternative lorsque les parties n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur d’autres méthodes d’évaluation.

Évaluation = (valeur de rendement + valeur intrinsèque) / 2

La méthode du surprofit

La méthode du surprofit est une autre méthode de calcul de la valeur moyenne et se base sur l’hypothèse que le bénéfice ne correspond à long terme qu’à une rémunération appropriée de la valeur intrinsèque.

En raison du fait que les marges bénéficiaires élevées diminuent avec le temps, les bénéfices excédentaires qui dépassent le taux d’intérêt normal sont capitalisés à un taux d’intérêt plus élevé. Les facteurs qui peuvent être responsables d’une baisse des bénéfices sont par exemple une conjoncture moins favorable, une concurrence accrue, ou autres.

Exemple de calcul de la méthode de l’excédent de bénéfices

Hypothèses de l’exemple :

Pour l’évaluation de la valeur, deux éléments doivent être définis :

1. Montant du taux d’intérêt avec lequel la valeur de substance est durablement rémunérée (« taux d’intérêt normal »).

2. Nombre d’années pendant lesquelles l’excédent de bénéfices doit s’appliquer, qui est ajouté à la valeur de substance.

La rémunération au taux normal de la valeur intrinsèque immobilisée dans l’entreprise au prix de remplacement est déduite du bénéfice effectif. Cet « excédent de bénéfices » qui dépasse la rémunération normale est ajouté à la valeur de substance sur un certain nombre d’années. En règle générale, une période de 3 à 8 ans est utilisée.

Évaluation

= valeur intrinsèque + valeur actuelle des bénéfices excédentaires

= valeur intrinsèque + nombre d’années avec bénéfice excédentaire x (bénéfice – (intérêt normal x valeur intrinsèque))

= Exemple numérique : 1 000 000 + 3 x (200 000 – (10 % x 1 000 000)) = 1 300 000

La méthode suisse ou la méthode du praticien

La méthode du praticien est facile à comprendre et à suivre et est souvent considérée comme le premier point de repère, tant du côté de l’acheteur que du vendeur.

Pour les entreprises performantes, la méthode du praticien conduit à des valeurs très conservatrices et basses pour l’entreprise.

L’administration fiscale suisse utilise également cette méthode d’évaluation. Elle calcule avec un taux de capitalisation de 9,5 %.

Évaluation = 2/3 x valeur de rendement + 1/3 valeur intrinsèque

La procédure de Stuttgart

Dans la méthode de Stuttgart, la valeur d’une entreprise résulte de la somme de la valeur substantielle et de la valeur de rendement. Cette méthode a été utilisée en premier lieu pour déterminer la valeur d’entreprise d’entreprises non cotées en bourse en cas de succession ou de donation. Cette procédure n’étant plus d’actualité, elle a été supprimée en 2009.

Cas particuliers


Cas particulier : Faible rendement avec beaucoup de substance

La méthode Schnettler traite le cas particulier des entreprises à faible rendement ou non rentables avec une valeur intrinsèque élevée, qui ne rémunèrent pas la substance de manière appropriée. Il s’agit de ma méthode mixte entre la valeur substantielle et la valeur de rendement.

L’amortissement de l’important stock d’immobilisations corporelles entraîne alors des pertes comptables. Un acheteur inscrirait les immobilisations corporelles au bilan à un coût de remplacement réduit, ce qui réduirait les amortissements et augmenterait en conséquence la valeur de rendement.

Questions fréquentes

Quelle est la meilleure méthode d’évaluation des entreprises ?

Selon le motif d’évaluation et la phase dans laquelle se trouve l’entreprise, l’une ou l’autre méthode peut s’avérer plus judicieuse. Nous vous recommandons de tester plusieurs méthodes afin de vous faire une idée de la fourchette dans laquelle se situe la valeur. Nimbo travaille avec la méthode multiple.

Comment fonctionne la méthode multiple ?

Cette méthode nécessite comme base de calcul les prix récemment obtenus par des entreprises comparables. On examine à quel multiple (« multiple », « multiplicateur ») ces entreprises ont été vendues et on applique ce facteur à l’entreprise à évaluer. Les multiples peuvent par exemple être des multiples du bénéfice d’exploitation (« multiple EBIT »), du bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements (multiple EBITDA) ou du chiffre d’affaires (« multiple CA »).

Quelle est la méthode d’évaluation d’une start-up ?

Dans le cas d’une start-up qui ne réalise pas encore de bénéfices et qui connaît une forte croissance, on évalue une promesse d’avenir. La méthode DCF peut être appliquée aux business plans des start-ups. Le taux d’actualisation utilisé est pour cela dérivé du rendement attendu par les investisseurs.

À qui s’adresse la méthode multiple (méthode du multiplicateur) ?

Cette méthode convient en premier lieu aux entreprises rentables qui existent déjà depuis longtemps. Dans ce cas, une évolution des bénéfices sur plusieurs années peut être utilisée comme base d’évaluation. Plus les valeurs empiriques sont stables, plus le résultat est pertinent. Cette méthode ne convient pas aux entreprises qui enregistrent des pertes ou qui se trouvent dans une phase de forte croissance.

Publications similaires